La véritable histoire du street art et du graffiti

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Amalle Dupuy

Fondatrice AMAL Gallery

Publié le 7 mars 2024

Décortiquons ensemble la fascinante histoire du street art et du graffiti, ce mouvement artistique avant-gardiste qui a vu le jour aux États-Unis entre les années 1960 et 1970. De l’origine des tags dans les rues de New York à l’émergence du graffiti européen, nous explorerons le parcours de ces artistes de rue et leurs inspirations. Nous nous intéresserons également au débat persistant : le graffiti est-il un art ou un simple acte de vandalisme ?

L’histoire du Hip-hop liée à celle du graffiti


L’histoire du hip-hop, intrinsèquement liée à celle du graffiti, débute dans le New York des années 70, précisément dans les quartiers défavorisés du Bronx. Ce mouvement culturel, en plein essor, sert de toile de fond à l’émergence du graffiti comme forme d’expression artistique. En 1973, DJ Kool Herc, considéré comme le père fondateur du hip-hop, organise des soirées où le graffiti commence à se manifester comme un élément visuel clé de cette nouvelle culture. Les graffeurs, deviennent les porteurs de messages, les chroniqueurs visuels de leur environnement.

Au fil des années, le graffiti évolue parallèlement à d’autres aspects du hip-hop, notamment le breakdance, le DJing, et le rap, solidifiant son rôle dans le mouvement. Dans les années 80, des films comme “Wild Style” et “Style Wars” documentent et célèbrent la culture du graffiti, le propulsant sur le devant de la scène internationale. Le graffiti, autrefois considéré comme un acte de vandalisme, est désormais reconnu comme une forme d’art légitime, grâce en partie à des artistes comme Jean-Michel Basquiat et Keith Haring, qui ont fait le pont entre la rue et la galerie d’art. Ainsi, l’histoire du hip-hop et celle du graffiti sont indissociablement liées, chacune alimentant l’essor et l’évolution de l’autre, de New York à une scène mondiale, transformant l’expression urbaine en un phénomène culturel global.

Wild Style – film de référence sur l’émergence du hip-hop à New-York dans les années 80 – Easy A.D., A.J., Almighty K.G., Patti Astor, Busy Bee – AMAL Gallery Art Blog

Origines du graffiti : de l’art de rue à l’expression urbaine

Le graffiti, en tant que forme d’expression urbaine, trouve ses racines dans l’histoire humaine. Nous pouvons parfaitement le considérer comme un mouvement artistique important de l’Histoire de l’art. Bien avant l’apparition du street art moderne dans les années 60, les hommes ont toujours eu le désir de laisser leur marque sur les murs et autres surfaces. Les premières formes de graffiti remontent à l’Antiquité, où les Romains et les Mayas griffonnaient sur les murs de leurs bâtiments. Au 20ème siècle, le mouvement “muralisme” au Mexique a vu le jour, utilisant les murs des bâtiments publics comme supports pour les peintures murales. Mais c’est dans les années 60 que le graffiti prend un tournant majeur, passant d’un simple marquage à une véritable forme d’art et de contestation sociale.

Le graffiti dans les années 60 : entre jazz et culture afro-américaine

Dans les années 60, le graffiti a commencé à prendre une toute nouvelle dimension, notamment grâce à l’influence afro-américaine et de la musique jazz. À New York, berceau du graffiti moderne, des groupes d’artistes afro-américains tels que le Spiral Group créé en 1963, commencent à utiliser le graffiti comme moyen d’expression culturelle, politique et sociale. Ils s’inspirent du jazz, un genre musical emblématique de la communauté afro-américaine, pour donner vie à leurs œuvres. C’est dans cette atmosphère créatrice et contestataire que des artistes comme Cornbread et Cool Earl ont commencé à faire du graffiti writing, laissant leur marque sur les murs de la ville.

Années 70 : L’explosion du graffiti à New York

Tag New York : la naissance d’un mouvement

Le mouvement du tag trouve son origine dans les rues de New York durant les années 1970. C’est dans ce contexte urbain, marqué par une grande effervescence culturelle et musicale, que le graffiti prend une nouvelle ampleur. Les jeunes de la ville commencent à apposer leur signature, ou “tag”, sur les murs, les bâtiments et même les wagons de métro. Cette pratique, née du désir de se faire remarquer et de marquer son territoire, devient rapidement un phénomène de société. Les tags se multiplient, recouvrant la ville d’une couche colorée de peinture à la bombe. Leurs auteurs, appelés “writers”, développent des styles de lettrage uniques et reconnaissables, donnant naissance à une véritable forme d’expression artistique.

Inventeur du tag : les artistes qui ont marqué l’histoire

Lorsqu’on évoque les pionniers du tag à New York, quelques noms se démarquent. Taki 183 est souvent cité comme l’un des précurseurs du mouvement. Son pseudonyme, peint dans toute la ville, est devenu une véritable signature reconnue de tous. Il en est de même pour Blade, un autre grand nom du graffiti new-yorkais, célèbre pour son style innovant.

Graff de TAKI 183 dans le métro New-Yorkais – 1970 – AMAL GALLERY Art Blog

Parmi les autres artistes marquants de cette époque, on compte Lee Quiñones, connu pour ses fresques complexes sur les métros de la ville, et Dondi White, dont le tag « DONDI » est devenu synonyme de style et d’innovation.

Certains artistes, comme Julius Cavero, plus connu sous le nom de ‘T-KID 170’, ont laissé une empreinte indélébile sur la scène graffiti grâce à leur style novateur et leurs lettrages en 3D. De nombreux autres artistes ont contribué à façonner l’histoire du tag, chacun apportant sa propre touche et son propre style à ce mouvement artistique.

Enfin, on ne peut pas parler des inventeurs du tag sans mentionner Keith Haring et Jean Michel Basquiat, deux artistes new-yorkais qui ont connu la notoriété grâce à leurs graffiti avant d’être reconnus par les galeries d’art.

Graff de Dondi – métro New-Yorkais – années 70 – AMAL Gallery Art Blog

Le but du graffiti : une forme d’expression révolutionnaire

Au-delà de la simple signature ou de la marque de territoire, le graffiti des années 70 à New York était une révolution en soi. Il servait de plateforme pour des voix souvent marginalisées, offrant un moyen d’expression pour ceux qui se sentaient invisibles dans la société.

Les graffeurs utilisaient l’espace urbain pour partager leurs pensées, leurs convictions et parfois leurs critiques de la société. Le graffiti était également une forme de résistance contre les structures de pouvoir et une affirmation de l’identité individuelle et collective.

Dans un contexte de fortes tensions sociales et raciales, le graffiti servait souvent à exprimer l’insatisfaction et le désir de changement. Des artistes comme Dondi White et Blade ont utilisé le graffiti comme moyen d’affirmer leur identité et de contester les normes sociales.

Pour augmenter la visibilité de ses messages et de ses graffs, Dondi choisissait de peindre sur les métros et les trains régionaux de New York. Cette pratique est rapidement répandue dans les années 80. AMAL GALLERY Art Blog

C’est dans cette atmosphère de contestation sociale que le graffiti a commencé à être perçu comme une forme d’expression révolutionnaire. À travers ces œuvres éphémères, les artistes ont réussi à créer une dynamique de dialogue avec la société, provoquant à la fois admiration et réprobation

Cependant, malgré sa nature provocante et souvent illégale, le graffiti a fini par être reconnu comme une forme d’art à part entière, marquant ainsi un tournant décisif dans l’histoire de l’art contemporain.

Graff Vs Tag: quelles différences ?


Le tag représente la forme la plus basique et la plus directe du graffiti. Il consiste généralement en des signatures ou des pseudonymes d’artistes, tracés de manière stylisée. Ces marques sont souvent exécutées rapidement avec des marqueurs ou des sprays de peinture, et leur simplicité reflète l’urgence et l’impulsivité de l’acte. Le but premier du tag est de revendiquer un territoire ou de laisser une empreinte personnelle dans l’espace public. Les tags sont par essence éphémères et omniprésents, marquant aussi bien les murs des villes que des endroits plus dissimulés.

Le graff, quant à lui, désigne des œuvres de graffiti plus complexes et artistiques. Ces créations vont au-delà du simple marquage territorial pour devenir de véritables expressions artistiques, impliquant une planification et une exécution plus élaborées. Les graffitis peuvent comprendre des lettres extrêmement stylisées, des personnages, des scènes narratives ou des motifs abstraits, et sont souvent réalisés en couleurs vives avec des détails fins. Cette forme d’art requiert non seulement un talent artistique mais aussi une compréhension approfondie des techniques de peinture en spray. Contrairement aux tags, les graffs cherchent à communiquer des messages plus larges, à susciter des réflexions ou simplement à embellir l’environnement urbain avec des œuvres visuellement captivantes.

Graffiti et Street art : la définition de deux mouvements artistiques

Dans les années 70 à New York, deux mouvements artistiques parallèles voient le jour : le graffiti et le street art.

Le graffiti, souvent associé à la culture hip-hop, se manifeste d’abord sous forme de tags, signatures des writers sur les murs de la ville et les wagons de métro. Le graffiti se caractérise par son caractère illégal, contestataire et éphémère, et par son lien fort avec la rue. Les graffeurs cherchent à se faire remarquer, à marquer leur territoire et à exprimer leurs revendications.

Parallèlement, le street art émerge, englobant une variété de techniques et de supports, allant des graffitis aux stickers, affiches, mosaïques, etc. Le street art cherche à communiquer directement avec le public, souvent sur des thèmes particuliers, tout en conservant une certaine esthétique. Contrairement au graffiti, le street art est souvent réalisé avec l’autorisation des propriétaires des surfaces utilisées.

Ces deux mouvements, bien que différents, partagent une origine commune et une volonté de transformer l’espace urbain.

L’arrivée du graffiti en France dans les années 80

L’arrivée du graffiti en France coïncide avec l’essor du mouvement hip-hop américain au début des années 80. Ce phénomène culturel, qui comprend diverses disciplines comme le rap, le DJing et le breakdance, a également introduit le graffiti comme forme d’expression artistique. Les premiers graffeurs français, influencés par ce mouvement, ont adopté cette pratique artistique, malgré sa perception initiale comme un acte de vandalisme. Parmi eux, Bleck le Rat et Jérôme Mesnager sont considérés comme les pionniers du graffiti français. Une autre figure notable est Bando, un franco-américain qui a invité des graffeurs américains à venir en France.

Le style unique du graffiti français

Le graffiti français s’est distingué par son style unique et audacieux. Il a su intégrer les influences américaines tout en développant une identité propre, marquée par une forte dimension poétique et des techniques variées.

La fresque figurative sauvage et baroque est un exemple typique de ce style unique, combinant des formes complexes et des couleurs vives.

L’autre style prédominant est le bloc lettres, qui met l’accent sur la typographie et la composition des lettres. Parmi les styles de lettrage les plus populaires en France, on retrouve le Wildstyle, caractérisé par des formes élaborées et des lignes entrelacées.

Les graffeurs français ont également adopté d’autres techniques, comme le pochoir, largement utilisé par des artistes comme Blek le Rat.

Malgré l’illégalité et les risques associés à cette pratique, les artistes ont bravé les interdictions pour exprimer librement leur créativité sur les murs des villes françaises. Cette audace et ce sens de la provocation ont contribué à forger l’identité unique du graffiti français.

Le graffiti à Toulouse et le projet de fresque collective de la rue Gramat

Artiste de rue : les figures emblématiques du graffiti toulousain

Dans la scène du graffiti toulousain, certaines figures ont marqué l’histoire. Parmi elles, 100Taur est reconnu pour avoir réalisé l’une des plus longues fresques de la ville. Une autre figure emblématique est Fouad CEET, connu pour ses fresques colorées. En 2017, un collectif historique d’artistes toulousains, dont Siker, Ceet, Soone, 2Pon, Tober, Der et Tilt, a réalisé la plus grande fresque de street art de la ville. Le collectif Truskool est une autre référence, ayant marqué l’histoire du graffiti toulousain depuis les années 1990. Aussi, Hense, un graffeur d’Atlanta, a apporté une autre forme de graffiti à Toulouse lors du festival Rose Béton en 2019.

Fresque Graff rue Gramat – Toulouse – AMAL Gallery Art Blog

Tag peinture : techniques et matériaux utilisés par les artistes de rue

Les techniques et matériaux utilisés dans l’art du tag sont divers et variés. Le choix dépend du rendu souhaité par l’artiste et du support sur lequel il travaille.

  • La peinture en aérosol est l’outil de prédilection de nombreux artistes. Elle permet une application rapide et précise de la peinture sur de grandes surfaces. Les nuances de couleurs et les effets possibles sont infinis.
  • Les pochoirs sont une autre technique couramment utilisée. Ils permettent de créer des motifs répétitifs ou de dessiner avec précision des détails complexes.
  • Les marqueurs sont également utilisés, notamment pour les tags de petite taille ou les détails fins.
  • Certains artistes utilisent également des pinceaux et de la peinture acrylique pour réaliser des œuvres plus détaillées et artistiques.
  • Enfin, les installations éphémères sont une autre forme de street art. Elles utilisent une variété de matériaux, tels que des objets trouvés ou recyclés, pour créer des œuvres temporaires dans l’espace public.

Ces techniques et matériaux permettent aux artistes de rue d’exprimer leur créativité et de transformer l’espace urbain en une galerie d’art à ciel ouvert.

Mur tag : l’importance des lieux dans l’art du graffiti

Le graffiti n’est pas seulement une question de style ou de message, mais aussi de lieu. Choisir l’endroit idéal pour réaliser un graffiti est une part essentielle du processus créatif pour les artistes.

Dans les débuts du graffiti à Toulouse, les terrains vagues et les quartiers populaires comme Arnaud-Bernard étaient privilégiés par les artistes. Ces lieux, souvent laissés à l’abandon, offraient un espace propice à l’expression artistique.

Avec le temps, certains lieux sont devenus de véritables spots pour le graffiti à Toulouse. Le terrain de la fac de l’Arsenal, par exemple, est un lieu historique du graffiti toulousain.

La rue Gramat est un autre lieu emblématique. Considérée comme le berceau du street art toulousain, cette rue étroite et colorée est une véritable galerie à ciel ouvert.

Enfin, l’Aérochrome à Blagnac est devenu un lieu de rencontre pour les artistes grâce à l’événement Aérograff. Cette rencontre entre graff et peinture aéronautique offre un nouvel espace d’expression pour les artistes.

Ces lieux, et bien d’autres, jouent un rôle crucial dans l’art du graffiti à Toulouse. Ils offrent aux artistes un espace de liberté pour exprimer leur créativité et marquer leur empreinte sur la ville.

Graf art : l’évolution des styles de graffiti au fil des années

L’évolution des styles de graffiti au fil des temps est fascinante. Depuis les premières vagues de graffiti des années 1970 aux années 1980, les styles ont grandement évolué. À l’époque, les moyens et connaissances étaient limités, avec des codes couleurs moins riches qu’aujourd’hui, des lettrages et personnages simplifiés.

Au fur et à mesure, les styles de graffiti ont commencé à se complexifier. De nouveaux styles ont émergé, tels que le Fat Cap ou le Hardecore, témoins de l’évolution constante de cet art. Les graffeurs ont commencé à explorer de nouvelles techniques, à jouer avec les couleurs et les formes, à repousser les limites de leur créativité.

C’est dans cette évolution que le graffiti a gagné en reconnaissance et en respectabilité, traversant les frontières des espaces urbains pour se faire une place dans les galeries d’art.

L’influence de Cornbread et Cool Earl sur le mouvement Graffiti writing

Cornbread et Cool Earl, deux figures emblématiques de Philadelphie, ont joué un rôle prépondérant dans le développement du Graffiti Writing dans les années 60. Cornbread, souvent surnommé « Le parrain du Graffiti », est particulièrement reconnu pour avoir amorcé ce mouvement en exprimant son amour pour une certaine Cynthia à travers ses œuvres.

D’autre part, Cool Earl a également contribué à la popularisation de cet art en apposant son nom à travers la ville, attirant l’attention de la communauté locale. Ce geste, simple mais fort, a instauré une nouvelle façon d’utiliser l’espace urbain comme toile de fond pour l’expression personnelle.

De façon générale, ces deux artistes ont ouvert la voie à une nouvelle forme d’expression artistique, à la fois personnelle et publique, qui a par la suite inspiré de nombreux autres artistes à travers le monde.

L’émergence du street art dans les années 70 avec Ernest Pignon-Ernest

Ernest Pignon-Ernest, né en 1942 à Nice, est l’une des figures emblématiques du street art français. Actif depuis les années 70, ce pionnier a été l’un des premiers à utiliser la rue comme support de création artistique. Ses œuvres, souvent réalisées à l’aide de dessins charbonneux, sont installées dans l’espace public de manière à interagir avec leur environnement. Elles véhiculent généralement un message politique, poétique ou social.

L’une de ses œuvres les plus célèbres est le portrait de Rimbaud, qu’il a édité dans plus de 200 livres sur le poète français. En 1978, il a collé plusieurs centaines de ces images à Paris, rendant hommage à l’écrivain qu’il admire. Le choix des lieux de collage n’est jamais anodin pour Pignon-Ernest. Par exemple, il a laissé des traces de ses interventions sur les pavés de Paris, où les Parisiens marchaient sur les corps morts de milliers de « communards » jonchant le sol des lieux où ils ont été massacrés.

Aujourd’hui, Ernest Pignon-Ernest continue d’utiliser l’art urbain pour se faire entendre et faire passer ses messages, affirmant ainsi l’importance du street art comme moyen d’expression et de contestation.

L’épanouissement du street art dans les années 80

Tag art : la transformation du graffiti en une forme d’art reconnue

Le “Tag Art” ou “Art Tag” est un mouvement qui a vu le jour dans les années 80, lorsque le graffiti a commencé à être reconnu comme une forme d’art légitime. Il s’agit d’une déclinaison du graffiti, qui met l’accent sur l’esthétisme et l’expression artistique, plutôt que sur le simple marquage ou la signature.

Au cœur de ce mouvement, on retrouve des artistes tels que Keith Haring et Jean-Michel Basquiat. Ces deux figures emblématiques ont joué un rôle crucial dans l’évolution du graffiti, en apportant une dimension artistique et esthétique à leurs œuvres. Leurs travaux, réalisés dans les rues de New York, ont rapidement gagné en notoriété et en reconnaissance, jusqu’à être exposés dans les plus grandes galeries d’art.

Dans le contexte français, des artistes comme Blek le Rat ou Miss.Tic ont aussi marqué le mouvement “Tag Art”. Leurs œuvres, souvent empreintes de poésie et de messages sociaux, ont contribué à changer la perception du graffiti en France.

Le “Tag Art” a ainsi permis au graffiti de sortir de l’ombre et de la clandestinité pour être reconnu comme une forme d’art à part entière.

Generation street art : les nouveaux visages du graffiti

L’essor du graffiti dans les années 80 a donné naissance à une nouvelle génération de street artists, marquant un tournant dans l’évolution de cet art urbain. Cette période a vu émerger de nouvelles figures et de nouveaux styles, reflétant la diversité et la richesse du mouvement graffiti.

Cette génération, souvent liée à la contre-culture Hip-Hop, a nourri l’art du graffiti, en développant des techniques innovantes et en repoussant les limites de la créativité. Parmi ces nouveaux visages, on peut citer SG, qui a marqué les murs de Paris avec son “Style Graphito”.

Il est aussi important de mentionner Vhils, un artiste portugais qui s’est distingué par son style distinctif. Il utilise le pochoir et des affiches récupérées pour graver des visages, des paysages ou des lettres à grande échelle.

Ces artistes, parmi tant d’autres, ont contribué à faire évoluer le graffiti, en le transformant en une véritable forme d’art respectée et reconnue. Ils ont ouvert la voie à de nouvelles perspectives, faisant du graffiti un phénomène mondial.

Quoi street art : comprendre la différence entre graffiti et street art

Le graffiti et le street art sont souvent confondus, mais ils présentent des différences notables. Nés dans les rues de New York dans les années 60 et 70, ces deux mouvements artistiques urbains se sont développés parallèlement tout en conservant leurs spécificités.

Le graffiti, généralement constitué de tags et de lettrages, se caractérise par son aspect contestataire et son lien avec la culture hip-hop. Il est souvent considéré comme une forme d’expression individuelle et anarchique, voire vandale.

Le street art, quant à lui, se veut plus accessible et esthétique. Il englobe une variété de techniques (pochoirs, collages, fresques murales…) et tend à véhiculer des messages plus universels. Son but est souvent de sublimer l’espace urbain et d’interpeller le public de manière plus conceptuelle et artistique.

Bien qu’ils soient distincts, ces deux modes d’expression partagent une même volonté d’utiliser l’espace public comme toile, ce qui a conduit à des passerelles et des influences mutuelles.

Créé street art : l’impact des artistes sur le développement du mouvement

Les années 80 marquent un tournant dans l’histoire du street art, avec l’émergence d’artistes influents qui ont profondément marqué et développé ce mouvement. Parmi eux, Keith Haring et Jean-Michel Basquiat ont fait évoluer le graffiti en introduisant une dimension artistique et esthétique dans leurs œuvres. Leurs travaux, réalisés dans les rues de New York, ont rapidement gagné en notoriété et en reconnaissance, jusqu’à être exposés dans les plus grandes galeries d’art. En France, Blek le Rat ou Miss.Tic ont également joué un rôle majeur dans le développement du street art. Leurs œuvres, souvent chargées de poésie et de messages sociaux, ont contribué à changer la perception du graffiti en France. Ces artistes ont ouvert la voie à de nouvelles perspectives, faisant du street art un phénomène mondial.

Les inspirations et influences du graffiti

Le graffiti puise ses inspirations et influences dans diverses sources. Parmi celles-ci, la culture hip-hop tient une place prépondérante, offrant un langage visuel unique et dynamique. Les graffeurs utilisent les murs comme des toiles pour transmettre des messages, souvent de nature politique ou sociale.

  • Des figures majeures comme Keith Haring et Jean-Michel Basquiat ont été déterminantes dans l’évolution du graffiti, apportant leur style distinctif et leur vision de l’art urbain.
  • Des mouvements artistiques tels que le cubisme et le pop art ont aussi influencé le graffiti, permettant aux artistes de repousser les limites des simples tags et lettrages.
  • L’art du graffiti a également été nourri par l’histoire locale et les préoccupations sociales, s’inscrivant parfois dans une démarche contestataire.
  • Plus récemment, le graffiti a su s’inspirer d’autres formes d’expression artistique, comme le street art, pour continuer à se réinventer et à surprendre.

Enfin, l’essor du graffiti a aussi été facilité par des innovations techniques, notamment l’apparition de la bombe aérosol, qui a permis aux artistes de créer des œuvres plus élaborées et de plus grande envergure.

Le graffiti, entre art et vandalisme

La perception du graffiti a longtemps oscillé entre art et vandalisme. D’une part, il est considéré comme un outil d’expression personnelle et de contestation sociale. D’autre part, sa réalisation sans autorisation sur les murs publics et privés est souvent perçue comme un acte de dégradation, voire de vandalisme.

  • Au coeur de cette dualité, des artistes comme Seen, Dondi White ou Blade ont marqué l’histoire du graffiti aux États-Unis, provoquant à la fois admiration et réprobation.
  • En France, le graffiti est également considéré comme un acte de vandalisme s’il est réalisé sans autorisation.

Néanmoins, la perception du graffiti a évolué au fil du temps. De nombreux artistes, dont Futura 2000 et Phase 2, ont réussi à transformer cette pratique en un art respectable, malgré la réglementation stricte et les sanctions encourues. Le graffiti a ainsi commencé à être perçu comme une véritable forme d’expression artistique, mettant en lumière des messages sociaux et politiques.

La présence du graffiti dans les galeries et musées

Exposition graffiti : de la rue aux galeries d’art

L’exposition du graffiti dans les galeries d’art et les musées a marqué une étape clé dans sa reconnaissance en tant que forme d’art authentique. Dès les années 80, des artistes comme Basquiat et Haring ont fait le lien entre les rues de New York et les galeries d’art, exposant leurs graffitis au grand public. En France, ce sont des artistes tels que Blek le Rat et Miss.Tic qui ont joué un rôle décisif dans le passage du graffiti des murs urbains aux espaces d’exposition.

De nombreuses expositions ont ainsi vu le jour, à l’image de “Sketch, de l’esquisse au graffiti” au centre d’art urbain Fluctuart à Paris, mettant en avant l’art du graffiti-writing. Des événements similaires ont eu lieu à travers le monde, confirmant l’ascension du graffiti comme forme d’art contemporain.

Cependant, ce passage de la rue aux galeries d’art a aussi suscité des débats sur la commercialisation du graffiti et son appropriation par le monde de l’art institutionnalisé.

Graphitie : l’évolution de la perception du graffiti

L’évolution de la perception du graffiti s’est déroulée progressivement, au gré des changements culturels et sociétaux. Alors que les graffitis étaient à l’origine perçus comme des actes de vandalisme, cette vision a commencé à évoluer dès les années 80, avec l’introduction du graffiti dans les galeries d’art.

Des artistes comme Keith Haring et Jean-Michel Basquiat ont joué un rôle déterminant dans cette transition, faisant passer le graffiti de l’ombre à la lumière. Leurs œuvres, exposées dans des lieux prestigieux comme le Brooklyn Museum de New York, ont contribué à façonner une nouvelle perception du graffiti, où l’art et la contestation se côtoient.

Aujourd’hui, le graffiti est reconnu comme une forme d’art à part entière, présent dans des musées dédiés comme le Musée du Graffiti créé en 2019. Ce musée propose une approche traditionnelle basée sur la préservation et la documentation historique de l’évolution du graffiti.

En définitive, le graffiti a réussi à dépasser son statut de déviance pour s’imposer comme une forme d’expression artistique respectée et appréciée par le public.

Tags graff : la diversité des styles et des messages

La diversité des styles et des messages dans le graffiti est aussi variée que les artistes qui les créent. Chaque tag, chaque graff porte en lui l’expression unique de son créateur. Certains styles se distinguent comme le “bubblestyle” avec ses lettres en forme de bulles, ou le “wildstyle” où les lettres s’entremêlent en un enchevêtrement complexe.

  • Le “throw-up”, rapide et simple à réaliser, sert souvent de signature pour l’artiste.
  • Plus élaboré, le “piece” est une œuvre de grande envergure souvent colorée et complexe.
  • Le “blockbuster” se caractérise par des lettres de grande taille, visibles de loin.

Quant aux messages, ils sont tout aussi variés. Ils peuvent être de nature politique, sociale ou simplement esthétique. Le graffiti constitue ainsi une plateforme d’expression exceptionnelle pour les artistes urbains, leur permettant de communiquer des messages forts et pertinents à travers leur art. Chaque œuvre est une fenêtre sur la société, reflétant les préoccupations et les aspirations de son époque.

Tag rue : l’impact social et culturel du graffiti

Le graffiti a un impact social et culturel majeur. Manifestation de l’histoire locale et des préoccupations sociales, il est également un outil de contestation et de communication. Révélateur de l’évolution de la société, le graffiti offre un éclairage unique sur les tensions, les revendications et les transformations de notre temps.

Des villes ébranlées par des crises économiques aux mouvements de révoltes sociales, le graffiti a souvent été le reflet des dynamiques urbaines. Son rôle s’est modifié au fil du temps, passant d’un simple marquage à un moyen de communiquer un message politique, social et culturel.

Associé aux gangs dans les années 80, le graffiti servait à marquer un territoire ou à commémorer un membre décédé. Aujourd’hui, il est devenu un véritable mouvement artistique, porteur de messages forts et souvent engagés.

Dans le cadre de la culture hip-hop, le graffiti est souvent porteur de messages de révolte, d’indignation ou d’appartenance à un groupe. Il est ainsi devenu un outil d’expression et de revendication pour de nombreux artistes à travers le monde.

Les graffeurs historiques et ceux sur lesquels il faut compter

Les graffeurs les plus connus de l’histoire ont marqué l’art urbain par leur style unique, leurs messages souvent engagés, et leur capacité à transformer des espaces publics ordinaires en toiles extraordinaires. Voici une liste des graffeurs les plus emblématiques :

  1. Shepard Fairey : Créateur de l’icône “Obey Giant” et de l’affiche “Hope” pour la campagne présidentielle de Barack Obama en 2008, Fairey est un artiste influent dans le monde de l’art de rue et au-delà.
  2. Futura 2000 : Pionnier du mouvement graffiti, Futura 2000 est célèbre pour son style abstrait et futuriste, qui l’a distingué des autres graffeurs de son époque.
  3. Dondi White : Figure majeure du graffiti new-yorkais des années 1970 et 1980, Dondi White est reconnu pour ses pièces de train entièrement peintes, qui ont élevé le graffiti à un niveau d’art visuel complexe.
  4. Blade : Considéré comme le “King of Graffiti”, Blade a peint plus de 5000 wagons de métro à New York dans les années 1970 et 1980, devenant une légende dans la communauté du graffiti.
  5. Os Gemeos : Duo d’artistes jumeaux brésiliens, Os Gemeos sont connus pour leurs immenses murales colorées représentant des personnages jaunes dans des scènes oniriques et surréalistes.
  6. Invader : Artiste français anonyme, Invader utilise des carreaux de céramique pour créer des images pixelisées inspirées des jeux vidéo des années 1980, qu’il installe dans les villes du monde entier.
  7. RETNA : Artiste américain connu pour son écriture unique, un mélange de scripts anciens et de calligraphie, créant des œuvres qui semblent être une langue cryptique.
  8. MODE2 : Artiste de street art de renommée internationale, MODE2 est célèbre pour ses représentations dynamiques et stylisées de la figure humaine, souvent en mouvement, qui capturent l’énergie de la danse et de la musique hip-hop.
  9. Seen : Souvent surnommé le “Parrain du Graffiti”, Seen est une figure légendaire du graffiti new-yorkais. Actif depuis la fin des années 1970, il est surtout connu pour ses œuvres colorées sur les rames de métro de New York.
  10. JonOne (John Perello) : Né à New York mais ayant fait carrière principalement à Paris, JonOne est un artiste qui combine les éléments du graffiti traditionnel avec des influences de l’art abstrait, créant des toiles vibrantes et énergiques qui ont été exposées dans le monde entier.

Ces artistes, par leur style unique, leur technique innovante, et leur contribution au développement du street art, ont joué un rôle crucial dans l’évolution de cet art urbain, le propulsant sur la scène mondiale et dans les galeries d’art contemporain.

3 questions pour mieux comprendre:

Quel est le but d’un graffiti ?

Le graffiti, bien plus qu’un simple marquage ou une décoration urbaine, est avant tout un moyen d’expression. Fondamentalement, il sert à communiquer un message. Ce message peut varier grandement en fonction de l’artiste ou du contexte. Il peut s’agir d’une revendication politique, d’une protestation sociale, d’une affirmation d’identité ou simplement d’une expression artistique. Dans de nombreux cas, le graffiti est utilisé comme un outil de contestation, permettant à des individus ou des groupes marginalisés de faire entendre leur voix. Il peut également servir à marquer un territoire ou à commémorer un événement ou une personne. En somme, le but d’un graffiti est d’exprimer quelque chose, que ce soit une idée, une émotion, une critique ou une identité.

Quelle est l’origine du mot graffiti ?

Le terme “graffiti” trouve ses racines dans la langue italienne. En effet, il est dérivé du mot “graffito”, qui signifie littéralement “gribouillage”. Ce mot italien a lui-même été emprunté au latin “graphium”, qui désigne un “stylet”, un outil utilisé pour écrire.

Il faut noter que ce terme a été utilisé pour la première fois pour désigner des inscriptions murales découvertes dans les ruines de Pompéi en 1851. Ces inscriptions, réalisées par des moyens divers (stylet, pinceau, etc.), étaient souvent le fait de citoyens anonymes qui souhaitaient laisser une trace de leur passage.

Ainsi, l’origine du mot “graffiti” révèle bien la nature contestataire et expressive de cet art urbain. En effet, tout comme les anciens citoyens de Pompéi, les graffeurs d’aujourd’hui utilisent le graffiti comme un moyen d’expression, souvent anonyme, qui leur permet de marquer leur passage et de faire entendre leur voix dans l’espace public.

Quel est le but du street art ?

Le street art vise essentiellement à transformer l’espace public en une toile artistique, permettant ainsi aux artistes de s’exprimer librement et de communiquer des messages variés à la communauté. Cet art urbain a plusieurs objectifs :

  • Communication : Il sert à transmettre des messages politiques, sociaux, culturels ou encore esthétiques. Les œuvres de street art peuvent par exemple dénoncer des injustices, critiquer le système, ou encore célébrer la beauté et la diversité du monde.
  • Revendication : Le street art est aussi un moyen pour les artistes de revendiquer leur place dans l’espace public, souvent dominé par les publicités et les signes officiels. Il leur permet de se réapproprier la ville et d’exprimer leur identité, leur culture ou leurs valeurs.
  • Innovation artistique : Le street art offre aux artistes un terrain d’expérimentation unique, les poussant à innover constamment, que ce soit en termes de techniques, de styles ou de supports. C’est un laboratoire créatif en constante évolution.
  • Interaction : Enfin, le street art vise à créer une interaction entre l’art et le public. Les œuvres sont accessibles à tous, gratuitement, et invitent les passants à s’arrêter, à regarder, à réfléchir ou à rêver. Elles créent ainsi un dialogue entre l’artiste et la communauté.
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