Brooklyn Museum : histoire et splendeurs du deuxième plus grand musée de New York
Le Brooklyn Museum, c’est un géant. Pas un de ces mastodontes froids et intimidants, non. Ce colosse de 52 000 mètres carrés respire, vit, vibre au rythme de deux siècles d’histoire et de 1,5 million d’œuvres qui racontent l’art sous toutes ses formes. Dans ce palais néoclassique de Brooklyn, les trésors égyptiens côtoient l’audace contemporaine, les chefs-d’œuvre américains dansent avec les installations avant-gardistes, et chaque salle résonne des voix de milliers d’artistes qui ont façonné notre monde. Vous cherchez l’âme artistique de New York ? Prêt à vous perdre dans un voyage à travers les époques et les cultures ? Suivez-moi, on part explorer le deuxième plus grand musée de la Grosse Pomme.
Un géant de l’art à New York
Vous pensiez que seul Manhattan abritait les trésors artistiques de New York ? Le Cultural Institutions Group a fait du Brooklyn Museum une véritable puissance culturelle. Dans ses galeries conçues par Augustus Graham, les chefs-d’œuvre de Georgia O’Keeffe côtoient les audaces de Kiki Smith. Les visiteurs déambulent d’Eastern Parkway jusqu’au Jardin de sculptures, découvrant à chaque étage une nouvelle facette de l’art.
Du mercredi au dimanche, ce temple de la création bouillonne d’énergie. Entre les collections permanentes qui racontent deux siècles d’histoire américaine et les expos temporaires qui bousculent nos certitudes, le musée prouve que Brooklyn n’a rien à envier à son voisin de Manhattan. Un conseil ? Prenez vos billets à l’avance – les files d’attente sont à la hauteur de la réputation du lieu.
L’architecture : un palais néoclassique
Majestueuse sur Eastern Parkway, la façade du musée impose sa grandeur avec une élégance toute grecque. Les architectes McKim, Mead & White ont imaginé ce temple des arts comme un dialogue entre passé et présent. Six colonnes monumentales montent la garde, tandis que le fronton raconte en silence deux siècles d’histoire new-yorkaise.
L’édifice de 52 000 m² marie la rigueur néoclassique à une modernité subtile. Dans ce voisinage où le Brooklyn Botanic Garden déploie ses jardins, le musée joue les traits d’union entre nature et culture. Une anecdote savoureuse ? Le bâtiment actuel ne représente qu’un cinquième du projet initial – si les plans originaux avaient été suivis, nous aurions aujourd’hui le plus grand musée du monde.
Quelle est la particularité du Brooklyn Museum ?
Le Brooklyn Museum cache un secret qui fait sa force : une collection d’art féministe sans égale aux États-Unis. Le Elizabeth A. Sackler Center résonne comme un manifeste artistique, donnant la parole aux créatrices longtemps oubliées par l’histoire.
Cette audace ne date pas d’hier. Dès sa création en 1897, le Brooklyn Institute bousculait déjà les codes en exposant des artistes femmes quand d’autres musées leur fermaient leurs portes. Une salle entière célèbre aujourd’hui les portraits présidentiels de Gilbert Stuart, tandis que des programmes spéciaux transforment les visites avec des enfants en véritables aventures artistiques.
Dans les galeries, l’art traditionnel dialogue avec les installations contemporaines, créant des rencontres inattendues qui font la signature unique du musée. Un gardien raconte qu’un jour, il a surpris un visiteur en larmes devant une œuvre : “C’est la première fois que je vois mon histoire racontée dans un musée”, lui a-t-il confié.
Le lieu des premiers émois artistiques de Jean-Michel Basquiat
C’est dans ces salles que tout a commencé pour le jeune Basquiat. À six ans, sa mère lui offre une carte de membre junior du Brooklyn Museum, ouvrant un monde de possibilités pour cet enfant déjà fasciné par l’art. Entre ces murs chargés d’histoire, le petit Jean-Michel découvre les collections qui nourriront son imagination débordante.
Ces visites régulières au musée façonnent sa vision artistique naissante. Dans les galeries où résonnent aujourd’hui ses propres œuvres, Basquiat apprenait à voir le monde différemment, absorbant chaque détail, chaque couleur, chaque forme. Une gardienne raconte que les enfants s’arrêtent souvent devant ses tableaux, comme si une connexion invisible les liait à ce gamin de Brooklyn devenu légende.
Collections : un voyage à travers le temps
Franchir les portes du Brooklyn Museum, c’est embarquer pour une odyssée artistique vertigineuse. Des masques africains aux œuvres de Winslow Homer, chaque salle raconte une nouvelle histoire, un nouveau chapitre de notre patrimoine culturel.
Le musée dévoile ses trésors sur cinq niveaux spectaculaires. Au deuxième étage, le monde islamique déploie ses motifs hypnotiques, tandis qu’Edgar Degas fait danser ses ballerines quelques salles plus loin. Une pépite ? La collection d’Eugène Boudin, dont les ciels normands illuminent étrangement les murs new-yorkais.
Près de Prospect Park, cette mosaïque culturelle prend tout son sens. Les conservateurs renouvellent constamment la présentation des œuvres, créant des dialogues inattendus entre les époques. Un jour, vous pourriez découvrir un manuscrit du Livre des Morts conversant avec une installation contemporaine.
Le trésor égyptien : une collection unique
Vous connaissez cette sensation quand un objet vieux de 4000 ans vous regarde droit dans les yeux ? La Bird Lady, statue la plus ancienne du musée, vous accueille dans les galeries égyptiennes avec son mystérieux sourire. Une collection fascinante où le masque doré d’un notable côtoie le sarcophage peint de la prêtresse Nespanetjerenpere.
Les trésors s’accumulent comme dans la tombe d’un pharaon : amulettes en or, reliefs de la reine Neferu, linceul richement décoré de Neferhotep. Le conservateur Edward Bleiberg aime raconter comment ces pièces uniques ont traversé les siècles pour arriver jusqu’à nous. Entre les vitrines, les secrets de l’Égypte antique se dévoilent, chaque artefact racontant sa propre histoire de vie, de mort et d’éternité.
Art contemporain : l’audace au rendez-vous
L’art contemporain au Brooklyn Museum secoue les codes. Dans les salles du quatrième étage, les œuvres du Elizabeth A. Sackler Center bousculent nos certitudes avec une audace rafraîchissante. Des installations monumentales de Swoon aux provocations visuelles de Kehinde Wiley, chaque exposition réinvente notre rapport à l’art.
Une énergie créative unique pulse dans ces espaces où les artistes émergents de Brooklyn côtoient les grands noms de la scène internationale. Le musée ne se contente pas d’exposer l’art contemporain, il le fait vivre. Des performances surprises aux ateliers participatifs, l’expérience artistique devient une aventure collective qui transcende les frontières entre créateur et spectateur.
The Dinner Party : l’œuvre phare
Une table triangulaire monumentale se déploie sous vos yeux, comme un banquet figé dans le temps. L’artiste Judy Chicago y a dressé 39 couverts, chacun honorant une femme qui a marqué l’Histoire. Les assiettes en porcelaine, peintes avec une délicatesse provocante, racontent leurs histoires oubliées.
Au cœur du Elizabeth A. Sackler Center, cette installation magistrale repose sur un sol où sont gravés 999 autres noms féminins. Des bannières tissées encadrent la scène, créant une atmosphère quasi-cérémonielle. Depuis 2007, les visiteurs du monde entier viennent contempler ce chef-d’œuvre féministe qui a bouleversé l’art des années 1970.
Une anecdote ? Lors de sa première exposition, l’œuvre a fait scandale. Aujourd’hui, elle attire plus de visiteurs que n’importe quelle autre pièce du musée.
Prix et horaires : planifiez votre visite
Vous rêvez d’une rencontre intime avec l’art ? Le matin, quand le soleil caresse les fenêtres du musée, les salles vous appartiennent presque. Les horaires d’ouverture – de 11h à 18h du mercredi au dimanche – offrent ce moment de grâce aux lève-tôt. Les nocturnes du premier samedi vous tentent ? Jusqu’à 23h, le musée vibre d’une énergie particulière.
Pour les budgets malins, voici une astuce : le premier samedi du mois, l’entrée est à prix libre. Sinon, comptez 14 € pour les adultes, avec des réductions bienvenues pour les seniors et étudiants à 8,70 €. Les moins de 19 ans ? Ils entrent gratuitement dans ce temple de l’art. Un conseil de connaisseur : réservez en ligne pour éviter la queue qui serpente parfois sur Eastern Parkway.
Combien de temps passer au Brooklyn Museum ?
Le temps s’écoule différemment dans ces salles où l’art dialogue avec l’histoire. Pour une première rencontre avec les collections, prévoyez 2 à 3 heures de découverte. Les passionnés s’y perdent souvent une demi-journée, naviguant d’une galerie à l’autre comme dans un labyrinthe enchanté.
Les matinées offrent une atmosphère particulière, quand la lumière naturelle caresse les œuvres à travers les hautes fenêtres. Une anecdote ? Un visiteur régulier confie qu’il découvre quelque chose de nouveau à chaque passage, même après dix visites. Le rythme idéal ? Prenez votre temps, laissez-vous surprendre par une œuvre inattendue, puis faites une pause contemplative au café.
Eastern Parkway : un quartier culturel
Flânez sur cette artère mythique, véritable colonne vertébrale culturelle de Brooklyn. Entre les rangées d’arbres centenaires, artistes, étudiants et familles se croisent dans une ambiance bouillonnante. Le Brooklyn Children’s Museum attire les plus jeunes, tandis que le Jardin Botanique séduit les amoureux de nature urbaine.
Les week-ends, les trottoirs s’animent de marchés éphémères où les créateurs locaux exposent leurs œuvres. Une anecdote ? Les premiers dimanches du mois, les musiciens de rue transforment l’avenue en salle de concert à ciel ouvert. Cette énergie créative fait d’Eastern Parkway bien plus qu’une simple rue : c’est un trait d’union entre histoire et modernité, où l’art déborde des musées pour envahir l’espace public.
La boutique : souvenirs d’art à New-York
La boutique du musée brille par son originalité. Des créations d’artisans locaux aux reproductions d’œuvres emblématiques, chaque objet raconte une histoire. Les amateurs de design craqueront pour la collection “Made in Brooklyn”, tandis que les enfants s’émerveilleront devant les puzzles inspirés des collections égyptiennes.
Une série limitée de cartes postales capture l’essence du Dinner Party, pendant que les écharpes en soie reprennent les motifs art déco du bâtiment. Les prix ? Comptez 5 € pour un magnet artisanal, jusqu’à 150 € pour les pièces collectors signées. Un conseil de connaisseur : les membres du musée bénéficient d’une remise de 10% sur l’ensemble de la boutique.
Le café : une pause gourmande
Vous avez arpenté les galeries du Brooklyn Museum ? Le café vous tend les bras, orchestré par le célèbre restaurateur André Hueston Mack. Dans ce nouvel espace pensé comme une œuvre d’art, les saveurs locales règnent en maîtres : sandwichs artisanaux, soupes maison et pâtisseries fraîches ravissent les papilles des visiteurs de l’arrondissement de Brooklyn.
Les arômes du café Parlor, torréfié à quelques rues du musée, se mêlent aux conversations animées des amateurs d’art. Des tabourets uniques, créés par des artistes du quartier, invitent à une pause contemplative. Une parenthèse gourmande qui fait du déjeuner un moment d’exposition à part entière.
Photos : les plus beaux angles
Chaque angle du Brooklyn Museum raconte sa propre histoire. Les rayons du soleil matinal transforment le grand hall en cathédrale de lumière, tandis que l’escalier monumental offre une perspective digne du Metropolitan Museum of Art. Les photographes amateurs adorent capturer les reflets sur les vitrines du Centre Sackler, où les œuvres semblent danser avec leur propre image.
Un secret de photographe ? Montez au dernier étage vers 15h, quand la lumière naturelle sublime les collections des Brooklyn apprentices. Les arches néoclassiques encadrent parfaitement la vue sur Manhattan, créant un contraste saisissant entre ancien et moderne. Une visite avec des enfants ? Leurs yeux s’illuminent devant les momies égyptiennes, moment parfait pour immortaliser leur émerveillement.