Dismaland, une création subversive street art de l’artiste britannique Banksy, est plus qu’un simple parc d’attractions. Ce “bemusement park” temporaire situé à Weston-super-Mare, est une critique cynique et désenchantée de notre monde. En 2015, ce lieu éphémère a accueilli des œuvres d’artistes comme Damien Hirst, offrant une expérience lugubre et dérangeante. Bienvenue dans l’univers décalé de Banksy.

Découverte de Dismaland

Dismaland se présente comme un parc d’attractions, mais il s’agit en réalité d’une installation artistique éphémère. Cette création de Banksy, l’artiste de rue britannique, renverse les attentes du public avec ses attractions décalées et ses installations subversives. Dismaland, une parodie cynique de Disneyland, est un espace à la fois ludique et provocateur qui questionne notre rapport à la consommation et au divertissement.

L’expérience commence dès l’entrée, où les visiteurs sont confrontés à un personnel indifférent et peu accueillant. À l’intérieur, les attractions, loin de promettre le bonheur et la féérie des parcs d’attractions traditionnels, offrent une vision désenchantée du monde.

Le concepteur : Banksy

Banksy, artiste de rue britannique connu pour ses œuvres provocatrices, est le cerveau derrière Dismaland. Né à Bristol, il a choisi de créer ce parc d’attractions subversif près de sa ville natale. Son approche unique du street art, combinée à une critique mordante de la société de consommation, est manifeste dans ce projet. En plus de concevoir le parc, Banksy a aussi joué le rôle de commissaire d’exposition, réunissant une cinquantaine d’artistes de divers pays pour contribuer à Dismaland. Ses œuvres au sein du parc continuent d’illustrer son style distinctif et son penchant pour le satirique

Quel est le but de Dismaland ?

Dismaland a pour intention première de secouer les conventions et interroger notre perception du monde. Banksy, en maître du détournement, a imaginé ce parc comme un miroir satirique de notre société. Le but est de provoquer une prise de conscience chez les visiteurs, en mettant en évidence les maux de notre époque : consommation de masse, aliénation, absurdité du divertissement ou encore indifférence face aux problématiques sociales.

Chaque attraction, chaque installation est pensée pour dérouter, interroger et éveiller l’esprit critique. Il s’agit ici d’utiliser l’art comme un outil de dénonciation et de résistance face à l’uniformisation et à la banalisation de la culture de masse.

En somme, le but de Dismaland est de défier le statu quo et de stimuler une réflexion profonde sur notre manière de vivre et de percevoir le monde.

Origine et localisation

Weston Super Mare : le lieu d’implantation

Weston Super Mare, une ville côtière du comté du Somerset, au sud-ouest de l’Angleterre, a été le lieu d’implantation de Dismaland. Cette station balnéaire a été choisie par Banksy pour son caractère décati et son passé glorieux de destination touristique. Dismaland a été construit sur le site de la Tropicana, une ancienne piscine en plein air, abandonnée depuis 15 ans et symbole du déclin de la ville. En transformant cet espace délaissé en un parc d’attractions subversif, Banksy a non seulement créé une œuvre artistique unique, mais a aussi redonné un souffle de vie à cette partie de la ville.

Dates clés de Dismaland

Dismaland a marqué sa présence au cours d’un court laps de temps en 2015. L’ouverture officielle du parc a eu lieu le 21 août 2015, après des préparations tenues secrètes. L’installation artistique a ensuite accueilli des visiteurs pendant un peu plus d’un mois. Le 27 septembre 2015, Dismaland a fermé ses portes définitivement. Le parc n’a donc été en activité que pendant 36 jours.

Dismaland existe t’il toujours ?

Non, Dismaland n’est plus en activité. Après son ouverture le 21 août 2015, le parc a fermé ses portes de manière définitive le 27 septembre de la même année. Sa durée de vie a donc été très éphémère, étant ouvert seulement pendant 36 jours.

Ce parc d’attractions d’un autre genre, créé par l’artiste britannique Banksy, a été conçu comme un projet artistique temporaire. À la fermeture du parc, toutes les installations ont été démantelées.

Il est à noter que malgré sa courte durée d’existence, Dismaland a eu un impact significatif dans le monde de l’art et a marqué les esprits de ceux qui ont eu la chance de le visiter.

Les attractions du parc

L’attraction Cendrillon

L’attraction de Cendrillon à Dismaland est une réinterprétation sombre du conte classique de Disney. La scène présente un carrosse accidenté, avec une poupée grandeur nature de Cendrillon à l’intérieur, entourée de paparazzis en mannequin. Banksy utilise cette attraction pour faire une critique sociale, évoquant le harcèlement des médias et la célébrité. La scène fait également référence à l’accident tragique de la princesse Diana, ajoutant une couche de gravité à la pièce. Cette attraction, comme les autres dans Dismaland, offre une expérience loin de l’ambiance féérique habituelle des parcs d’attractions traditionnels.

Le ‘bemusement park’

Dismaland, le parc d’attractions subversif de Banksy, est souvent décrit comme un “bemusement park” – un jeu de mots mêlant “bemusement” (perplexité) et “amusement park” (parc d’attractions).

Banksy a conçu Dismaland comme une parodie sombre des parcs d’attractions traditionnels. Au lieu de promettre joie et magie, ce parc offre une critique mordante de la société de consommation et de la culture occidentale.

Parmi les attractions notables, on retrouve :

• Une grande roue déformée par Banksy
• Une sculpture équestre en échafaudage par Ben Long
• Big Rig Jig, une sculpture de camion tordu par l’artiste Mike Ross

Ces attractions, tout comme le reste du parc, sont conçues pour éveiller les consciences et provoquer une réflexion chez les visiteurs.

Le toboggan pour enfants

Au sein de Dismaland, le toboggan pour enfants est loin d’être ordinaire. En effet, Banksy a transformé un ancien camion antiémeute de la police irlandaise en un toboggan destiné aux plus jeunes. Cette attraction, située au cœur du parc, offre une expérience de jeu unique, tout en véhiculant un message puissant sur les conflits et la violence. En détournant un objet associé à la répression en un jeu pour enfants, Banksy met en évidence l’absurdité des situations de violence et invite à la réflexion.

Il est essentiel de noter que ce toboggan, malgré son aspect ludique, fait partie intégrante de la démarche artistique et critique de Dismaland. À l’instar des autres attractions du parc, il est conçu pour provoquer, interpeller et susciter une prise de conscience chez les visiteurs.

En somme, le toboggan pour enfants de Dismaland est bien plus qu’un simple jeu : il est un moyen d’expression artistique, un outil de critique sociale et un symbole de la vision décalée et provocatrice de Banksy.

Les artistes impliqués

Damien Hirst et son rôle dans Dismaland

Damien Hirst, artiste britannique contemporain de renom, a contribué à Dismaland avec son style distinctif. Sa pièce la plus notable dans le parc est la fameuse licorne, placée dans un aquarium de formol. Cette œuvre, intitulée « Le Sommeil de la raison », est un cabinet de curiosités aussi oniriques que monstrueuses. Elle incarne les thèmes récurrents de l’art de Hirst : la vie, la mort et la beauté.

Hirst, connu pour ses œuvres controversées, s’est fait un nom dans les années 90 comme membre du groupe des Young British Artists (YBA). Sa participation à Dismaland a permis d’apporter une dimension supplémentaire à l’expérience offerte par ce parc d’attractions subversif.

Aperçu des autres artistes participants

Outre Banksy et Damien Hirst, Dismaland a rassemblé une multitude d’autres artistes talentueux venus du monde entier. Leur participation a contribué à la richesse et à la diversité des œuvres présentées dans le parc.

• David Shrigley, artiste britannique connu pour son humour noir, a marqué le parc de son empreinte.
• Paco Pomet, artiste espagnol, a apporté une touche d’absurdité avec ses œuvres décalées.
• Jenny Holzer, artiste américaine, a utilisé le texte comme principal moyen d’expression artistique.
• Escif, autre artiste espagnol, est reconnu pour son art de rue engagé.
• Enfin, Mike Ross, artiste américain, a exposé une œuvre imposante et symbolique, contribuant à la critique sociale véhiculée par Dismaland.

Ces artistes, parmi d’autres, ont apporté leur vision unique et ont enrichi l’univers sombre et satirique de Dismaland.

Images et photos de Dismaland

Aperçu des œuvres présentées

L’exposition à Dismaland était un véritable condensé des obsessions de Banksy et des artistes qui l’accompagnaient. Parmi les œuvres marquantes, on retrouvait une relecture étrange des contes de fées avec un château de Disney ravagé par les flammes, des pièces de Damien Hirst, David Shrigley, Escif et Paco Pomet, ou encore Jenny Holzer. Les œuvres qualifiées de “souvenirs” de Dismaland offraient un aperçu des thèmes chers à Banksy : la critique des médias, le sort des migrants, la condition animale, la pollution, la vidéosurveillance. Ces œuvres subversives, loin de l’image féerique des parcs d’attractions traditionnels, formaient une critique acerbe de la société moderne.

Les visiteurs pouvaient également se perdre dans des paysages fantasmés et quasi irréels, se laisser emporter par des encres et vidéos racinaires, s’étonner devant des volumes et xylogravures fragmentaires. Par ailleurs, des petites expositions se tenaient dans des tentes ou des bus, comme une yourte transformée en galerie de la poésie de la contestation, ajoutant une dimension encore plus immersive à ce parc d’attractions unique en son genre.

Brochure et représentations visuelles du parc

Dans le cadre de la communication de Dismaland, une brochure ainsi que de nombreuses images ont été diffusées pour présenter le parc. Ces supports visuels, souvent dérangeants et provocateurs, reflètent parfaitement l’esprit du parc créé par Banksy.

Les photos disponibles sur Getty Images et Wikimedia Commons témoignent de l’ambiance lugubre et déprimante du parc. On y découvre notamment des clichés du château en ruine, symbole détourné de la princesse Disney, avec des graffitis et des débris jonchant le sol.

Quant à la brochure, elle reprenait l’esthétique décalée du parc, présentant les différentes attractions et expositions dans un style délibérément sinistre. Chaque attraction était accompagnée d’une brève description, souvent ironique, soulignant l’intention provocatrice de l’artiste.

Ces supports visuels, tout comme le parc lui-même, questionnent la représentation traditionnelle des parcs d’attractions et la culture de consommation.

Programme et prix d’entrée à Dismaland

Lors de son ouverture en 2015, Dismaland proposait un tarif d’entrée très abordable, fixé à £3 par personne. Il faut préciser que le prix bas était en accord avec le concept de Banksy : proposer une expérience artistique accessible à tous. Par ailleurs, le parc s’inscrivait dans une logique de non-profit, dénuée d’intention commerciale.

Concernant le programme, Dismaland était ouvert six jours par semaine, de 11h à 23h. Seul le mardi, le parc était fermé pour maintenance. Les visiteurs pouvaient ainsi profiter de l’ensemble des installations tout au long de la journée et une partie de la soirée. Il est à noter que le parc proposait également des soirées DJ et des concerts certains soirs, offrant une dimension festive à l’expérience Dismaland.

L’impact social de Dismaland

La question des migrants à Calais

Banksy, bien connu pour son engagement social, a décidé de démanteler Dismaland et d’utiliser les matériaux pour construire des abris pour les migrants à Calais. Cette démarche illustre son engagement en faveur des plus démunis et sa volonté de sensibiliser le public à la question des migrants.

L’artiste a choisi Calais, car c’est un point de passage majeur pour les migrants cherchant à atteindre le Royaume-Uni. La ville est régulièrement le théâtre de tensions en raison de la présence de nombreux camps de fortune, connus sous le nom de “jungle”.

• Entre 1 500 et 2 000 migrants vivent dans des conditions précaires à Calais et ses alentours.
• Des démantèlements de campements ont lieu toutes les 48 heures, suscitant de vives critiques de la part des associations de défense des droits de l’homme.

L’initiative de Banksy s’inscrit donc dans un contexte complexe et difficile, où les migrants sont à la fois sujets à des traitements dégradants et victimes de violences.

L’influence du parc sur la ville de Weston Super Mare

L’arrivée de Dismaland a suscité un engouement certain et a modifié l’image de la ville de Weston Super Mare. En attirant des milliers de visiteurs, le parc a eu un impact économique notable sur cette station balnéaire. Les commerces locaux, notamment les restaurants et les hôtels, ont profité de l’afflux de touristes.

Sur un plan culturel, Dismaland a permis de mettre en lumière la scène artistique de Weston Super Mare et a contribué à la revitalisation de sa vie culturelle. Le parc a également suscité des débats et des réflexions sur des sujets sociaux et politiques, renforçant ainsi l’engagement citoyen de la ville.

Cet impact n’a pas été sans controverses. Certains habitants ont exprimé leur inquiétude quant à l’image négative que pourrait véhiculer le parc. Malgré cela, nombreux sont ceux qui reconnaissent que Dismaland a offert une nouvelle visibilité à Weston Super Mare et stimulé son économie locale.

Dismaland à Paris : rumeurs ou réalité ?

Depuis la fermeture de Dismaland, des rumeurs circulent sur un éventuel projet similaire à Paris. Banksy, connu pour son goût du secret, n’a pas confirmé ces allégations. Toutefois, l’idée d’un Dismaland à Paris suscite l’intérêt des amateurs d’art, curieux de découvrir comment l’artiste pourrait renouveler son concept subversif dans la capitale française. Des sources non vérifiées évoquent même un possible emplacement dans le 13ème arrondissement, réputé pour sa scène street art. Cependant, sans confirmation officielle, il s’agit pour l’instant de spéculations.

Analyse critique de Dismaland

Le but derrière le projet Dismaland

Banksy a conçu Dismaland comme un moyen de critiquer et questionner notre société contemporaine. Le projet vise à dénoncer la culture de consommation de masse et l’industrie du divertissement qui, selon l’artiste, exploitent les individus et polluent l’environnement. En offrant une vision satirique et désenchantée des parcs d’attractions traditionnels, Banksy cherche à stimuler une réflexion critique chez les visiteurs. Il utilise l’humour noir et le sarcasme pour mettre en lumière des problèmes sociaux et politiques, invitant le public à remettre en question les normes et les idéaux véhiculés par la société de consommation.