Francis Bacon, un peintre britannique de renommée mondiale, a laissé une empreinte indélébile dans le monde de l’art. Né en 1909 et décédé en 1992, il est reconnu pour ses triptyques troublants et ses portraits saisissants. Ses œuvres, souvent marquées par une introspection profonde, représentent des corps torturés et hurlants, rejetant l’abstraction dominante de son époque. Découvrez la vie, l’œuvre et l’influence exceptionnelle de ce maître de la peinture.

Le parcours de vie de Francis Bacon

Francis Bacon naît à Dublin, en Irlande, le 28 octobre 1909, de parents britanniques. Ses relations familiales sont marquées par des conflits. Autodidacte, il commence à peindre ses premières huiles et gouaches tout en travaillant comme décorateur contemporain. Son parcours artistique est fortement marqué par l’influence de Pablo Picasso, qui suscite chez lui le désir de devenir peintre. C’est en explorant divers courants artistiques, du réalisme au surréalisme, de l’abstraction au cubisme, qu’il développe son style unique. Ses œuvres, dépeignant la violence, la cruauté et la tragédie, témoignent de ses angoisses personnelles.

Naissance et jeunesse de Francis Bacon

Francis Bacon voit le jour le 22 janvier 1561 à Londres, fils de Sir Nicholas Bacon et Anne Cooke Bacon. Sa mère est réputée pour être l’une des femmes les plus cultivées de son temps. La famille de Francis n’appartient pas à la noblesse terrienne, mais a néanmoins formé de grands serviteurs de la Couronne anglaise. Dès son plus jeune âge, il est plongé dans un environnement intellectuel stimulant.

L’éducation de Francis débute au Trinity College à Cambridge. Très vite, il démontre une grande capacité d’apprentissage et une curiosité insatiable pour le monde qui l’entoure.

Les voyages de Francis Bacon

Francis Bacon a réalisé plusieurs voyages marquants qui ont contribué à sa formation intellectuelle et influencé son œuvre. Dès l’âge de 16 ans, il se rend en France pour “s’instruire des mœurs de ses provinces” de 1576 à 1579. Cette immersion dans la culture française a un impact significatif sur son regard, son approche philosophique et son engagement en politique.

Bacon considérait le voyage comme un moyen d’acquérir une éducation pour la jeunesse et une expérience pour les aînés. Il s’inspirait de ses observations lors de ses déplacements pour nourrir ses réflexions, ses essais et ses œuvres philosophiques.

Il a également utilisé le voyage comme métaphore pour la découverte scientifique, soulignant ainsi l’importance de la connaissance basée sur une histoire naturelle aussi large que possible.

Ces expériences de voyage ont sans aucun doute enrichi sa pensée, lui permettant d’acquérir une vision globale et une ouverture d’esprit qui ont marqué son œuvre et sa carrière.

Francis Bacon à Londres

Après son arrivée à Londres suite à la Première Guerre mondiale, Bacon s’inscrit à la Dean Close School de Cheltenham où il prend conscience de son envie de devenir artiste. Suite à cette découverte, il décide de mener une vie de bohème entre Londres, Berlin et Paris avant de revenir à Londres en 1929.

Il passe une partie de son temps dans son atelier de Queensbury Mews, où il peint et expose ses premières œuvres. Son travail est alors fortement influencé par le surréalisme et Picasso.

Durant les années 1930, Bacon côtoie à Londres les protagonistes du Bauhaus et du mouvement De Stijl, ce qui nourrit sa réflexion artistique. Son expérience londonienne est également marquée par sa relation avec Isabel Rawsthorne, une amie de longue date et figure emblématique de la scène artistique locale.

Bacon vit aussi une période à Petersfield dans un cottage, avant de retourner dans la capitale britannique où il se réinstalle comme décorateur, tout en continuant à peindre.

Mort de Francis Bacon

Francis Bacon est décédé le 28 avril 1992 à Madrid, en Espagne. Il s’y trouvait pour rendre visite à un ami. Le célèbre peintre britannique est mort d’une crise cardiaque, laissant derrière lui un héritage artistique monumental. Bien que son décès ait été soudain, son œuvre continue de fasciner et de défier les spectateurs, tout comme elle l’a fait tout au long de sa vie. Ses peintures, souvent sombres et troublantes, reflétaient sa vision de la condition humaine, marquée par la terreur, l’isolement et la souffrance.

L’atelier de Francis Bacon : un lieu d’inspiration

Description de l’atelier

L’atelier de Francis Bacon, lieu privilégié de sa création, a été le théâtre de l’élaboration de nombre de ses œuvres majeures. Établi à plusieurs reprises dans des lieux différents, son atelier a toujours été un espace de travail intime et personnel.

À Londres, sa première adresse est à Queensbury Mews, où il réalise ses premières peintures. Par la suite, il s’installe dans un atelier à South Kensington, ancienne écurie transformée en lieu de création. C’est également dans cet atelier qu’il reprend sérieusement la peinture après la Seconde Guerre mondiale.

Bacon établit également un atelier à Paris, dans le quartier du Marais, après le succès de son exposition au Grand Palais en 1971. Il y séjourne régulièrement de 1974 à 1987.

Caractéristiques de l’atelier de Bacon :

• Un espace de travail chaotique et énergique
• Un lieu riche en objets, matériels et documents de travail
• Un environnement propice à l’inspiration et à la création artistique

C’est dans ces espaces que Bacon a donné vie à ses œuvres, qui continuent d’intriguer et de fasciner le monde de l’art.

Les objets qui ont inspiré Francis Bacon

Francis Bacon a été inspiré par divers objets et images tout au long de sa carrière artistique. En effet, il avait une fascination pour le hasard et l’objet trouvé, il puisait son inspiration dans des photographies, des cartes postales ou autres images aléatoires. Par exemple, les photographies de Eadweard Muybridge ont été une source d’inspiration majeure pour lui. De plus, Bacon avait un grand intérêt pour les œuvres d’autres artistes. On sait qu’il admirait et était inspiré par les œuvres de Rembrandt, Velasquez et Picasso. En particulier, l’œuvre “Massacre des Innocents” de Nicolas Poussin a eu un impact significatif sur son travail.

L’importance de l’atelier dans son processus créatif

L’atelier est un élément clé dans le processus créatif de Francis Bacon. C’est dans ce lieu sacré de création que l’artiste a pu puiser l’inspiration pour donner vie à ses œuvres. Son atelier, plus qu’un simple espace de travail, était un véritable réceptacle de ses pensées et de sa créativité. Il y accumulait divers objets, documents et matériaux qui nourrissaient son imagination et stimulaient sa réflexion.

L’atelier de Bacon avait une importance particulière dans sa méthode créative. Il est connu pour avoir travaillé le hasard, laissant une large place à l’improvisation et à l’expérimentation dans son processus artistique. Cette approche non conventionnelle se reflète dans l’état de son atelier, souvent en désordre, reflétant ainsi son besoin constant de chaos pour créer.

Cet espace de travail a également joué un rôle essentiel dans la relation entre l’artiste et son œuvre. Il lui permettait de se confronter directement à la réalité de son travail, de tester ses idées et de repousser ses limites. De cette confrontation naissait une tension créative, une dynamique essentielle dans le processus de création de Bacon.

Francis Bacon, un peintre autodidacte

Francis Bacon a appris les rudiments du métier de peintre de manière autonome, sans suivre de formation académique. C’est à Paris, lorsqu’il découvre une exposition de Picasso, que la décision de devenir peintre se concrétise. Inspiré par les grands maîtres comme Vélasquez, Poussin ou encore Rembrandt, il développe des méthodes de travail non conventionnelles. Bacon peignait directement sur la toile vierge, sans esquisser de croquis préparatoires. Il mélangeait des matériaux inhabituels à ses pigments, comme de la poussière, du sable ou même de la peinture pour automobile. Cette approche autodidacte, marquée par l’expérimentation et l’improvisation, a grandement influencé son style artistique.

Les œuvres marquantes de Francis Bacon

Parmi les œuvres les plus emblématiques de Francis Bacon, certaines ont marqué de manière indélébile l’histoire de l’art.

• “Trois études de figures au pied d’une crucifixion” (1944) : Ce triptyque, considéré comme le véritable début de sa carrière, dépeint des figures grotesques dans une scène angoissante.
• “Peinture” (1946) : Une de ses œuvres les plus complexes, elle juxtapose des objets détournés de leurs fonctions sans relation logique évidente entre eux.
• “Portrait de George Dyer” : George Dyer, partenaire et muse de Bacon, est fréquemment représenté dans ses œuvres, souvent dépeint sous un jour sombre et tourmenté.
• Séries d’autoportraits : Les autoportraits de Bacon sont marqués par une intensité et une introspection qui reflètent sa vision sombre de l’existence humaine.
• Séries sur le Pape Innocent X : Inspiré par le portrait de Vélasquez, Bacon a réalisé une série de peintures déformant et défigurant le visage du pape, exprimant ainsi sa vision de la terreur et de l’angoisse.

Ces œuvres, parmi d’autres, illustrent la vision unique de Bacon sur la condition humaine, caractérisée par le désespoir, la solitude et l’incompréhension.

Trois études des figures au pied de la crucifixion

“Trois études des figures au pied de la crucifixion” est une œuvre phare du peintre Francis Bacon. Composée en 1944, cette œuvre est en réalité un triptyque, soit une œuvre en trois parties. Chaque partie présente une créature anthropomorphe dans une posture marquée par l’angoisse, ce qui est typique du style de Bacon.

L’artiste a été fortement inspiré par les Euménides d’Eschyle, divinités vengeresses de la mythologie grecque. Les figures peintes sont ainsi perçues comme des monstres, témoins de la violence de la période.

Chaque panneau du triptyque mesure 94 cm x 73,7 cm et est réalisé à l’huile et au pastel. L’œuvre est à présent exposée à Tate Britain, Londres.

L’autoportrait de Francis Bacon

Francis Bacon a réalisé de nombreux autoportraits tout au long de sa carrière, une pratique qui témoigne de sa fascination pour l’exploration de la condition humaine. Réalisé en 1976, l’autoportrait le plus célèbre de Bacon est une huile sur toile mesurant 35,5 x 30,5 cm, présente au Centre Georges Pompidou à Paris. Il représente l’artiste en buste, sur fond noir, avec une déformation notable du visage, une caractéristique typique de son style. Le visage est griffé et la joue gauche est remplacée par un trou, ce qui donne au tableau une dimension troublante et mélancolique. Il s’agit d’une représentation de l’artiste telle qu’il se perçoit de l’intérieur, avec son sentiment de mal-être.

Portrait de George Dyer

George Dyer, partenaire et muse de Francis Bacon, est une figure emblématique dans l’œuvre de l’artiste. Rencontré en 1963, Dyer devient rapidement une source d’inspiration pour Bacon, qui le représente de manière récurrente dans ses peintures. Leur relation, marquée par la passion mais aussi par la tragédie, s’achève avec le suicide de Dyer en 1971.

Les portraits de Dyer par Bacon sont connus pour leur intensité et leur brutalité, reflétant les tourments de leur relation. Les œuvres souvent violentes et chaotiques, transmettent une vision sombre et tourmentée de Dyer. Ces portraits dépeignent Dyer dans des poses déformées, dans des espaces confinés et souvent sous un éclairage cru, mettant en évidence la vulnérabilité et l’isolement de son sujet.

Parmi ces portraits, le “Portrait de George Dyer” réalisé en 1966, est considéré comme un chef-d’œuvre de Bacon. Il dépeint Dyer assis sur un tabouret pivotant dans une pièce aux couleurs vives, illustrant la puissance créatrice de l’artiste à son apogée.

L’influence du pape dans l’œuvre de Francis Bacon

Les tableaux du pape Innocent X

Francis Bacon a été profondément inspiré par le “Portrait d’Innocent X” du peintre espagnol Diego Velázquez. Il a réalisé près de 45 interprétations de ce tableau, chacune apportant une nouvelle dimension à l’image originale. Ces œuvres, souvent dérangeantes et angoissantes, traduisent la vision des émotions humaines par Bacon.

Parmi ces tableaux, l'”Étude d’après le portrait du pape Innocent X par Velázquez” (1953), conservée au Des Moines Art Center, est particulièrement connue. Ce tableau représente le pape assis dans un fauteuil, hurlant à pleine gorge. Le visage du pape est déformé, reflétant une intense angoisse et terreur.

D’autres œuvres notables incluent “Head VI” (1949), un buste du pape Innocent X inspiré par le portrait original de Velázquez. Cette œuvre est conservée à la Hayward Gallery de Londres.

Malgré la multitude de tableaux du pape Innocent X réalisés par Bacon, l’artiste britannique n’a, selon ses propres dires, jamais vu l’original de Velázquez. Il a découvert ce tableau par le biais de reproductions photographiques, illustrant ainsi la capacité de Bacon à créer des œuvres puissantes à partir d’images secondaires.

Les triptyques : une marque distinctive de Francis Bacon

Francis Bacon est célèbre pour ses triptyques, qui constituent une part essentielle de son œuvre. Réalisant 28 triptyques connus entre 1944 et 1986, il s’inspire de cette forme traditionnelle de l’art baroque pour exprimer sa vision personnelle. Les triptyques de Bacon sont souvent des représentations intenses et tourmentées de figures humaines, parmi lesquelles son amant George Dyer est une figure récurrente.

L’un des triptyques les plus connus de Bacon est le “Triptyque Mai-Juin 1973”. Cette œuvre, achevée en 1973, est une représentation poignante des moments précédant la mort de Dyer. Elle illustre la capacité de Bacon à transmettre des émotions intenses et personnelles à travers ses peintures.

Les triptyques de Bacon ont également atteint une valeur considérable sur le marché de l’art. Par exemple, son triptyque d’études de Lucian Freud est devenu l’œuvre d’art la plus chère du monde, vendue à 142 millions de dollars.

Ainsi, les triptyques sont une véritable marque distinctive de Francis Bacon, démontrant son talent pour exprimer des émotions profondes à travers des compositions multiples.

L’apport de la photographie dans le travail de Francis Bacon

Francis Bacon a su intégrer la photographie dans son processus créatif de manière novatrice. Il a notamment utilisé des clichés comme des « points de repères ou déclencheurs d’idées ». Il s’est servi de la photographie comme un moyen pour accéder à l’invisible, détournant ainsi l’usage classique de cet outil. Bacon avait une prédilection pour les photographies de Eadweard Muybridge, notamment celles de la série “The Human Figure in Motion” qui présente des mouvements humains et animaux sous différents angles.

Bacon n’hésitait pas à déformer les photos, à les découper ou à les combiner pour créer ses compositions. Cette méthode lui a permis de produire des œuvres qui, bien que basées sur des photographies, ne sont pas « photographiques » dans le sens traditionnel. Les images qui en résultent sont dynamiques, pleines de mouvement et de tension, à l’image de la réalité saisie par le peintre.

Cependant, il est essentiel de noter que la photographie n’était pas la seule source d’inspiration pour Bacon. En effet, il a également tiré des idées à partir d’œuvres d’autres artistes, comme Picasso, Vélasquez ou encore Rembrandt.

Francis Bacon et le portrait : une approche unique

Francis Bacon a révolutionné le genre du portrait par une approche unique, en se concentrant non pas sur une ressemblance physique fidèle, mais sur la capture d’émotions brutes et l’essence profonde de ses sujets. Son style audacieux, caractérisé par l’utilisation de couleurs vibrantes et de textures riches, a permis de véhiculer efficacement la tension et la complexité des émotions humaines.

Bacon a notamment réalisé des portraits de personnes proches de lui, comme son ami Michel Leiris, qu’il a peint à deux reprises en 1976 et 1978. Ces portraits, tout comme ses nombreux autoportraits, illustrent bien sa capacité à traduire ses perceptions intérieures en images poignantes, déformant parfois les traits de ses sujets pour mieux exprimer leur vulnérabilité ou leur mal-être.

L’importance de l’émotion dans son approche du portrait est également évidente dans ses représentations de George Dyer, son partenaire et muse. Les portraits de Dyer par Bacon, souvent intenses et brutaux, reflètent les tourments de leur relation, mettant en lumière la vulnérabilité et l’isolement de Dyer.

En réinventant le genre du portrait, Francis Bacon a non seulement marqué l’histoire de l’art mais a aussi ouvert la voie à de nouvelles formes d’expression artistique.

L’influence de l’artiste sur la peinture britannique moderne

Francis Bacon a profondément marqué la peinture britannique moderne par son approche audacieuse et innovante. Son style unique, caractérisé par des déformations expressives et une intensité émotionnelle brute, a défié les conventions artistiques de son époque. Il a également été une source d’inspiration majeure pour de nombreux artistes britanniques contemporains, contribuant ainsi à modeler le paysage artistique du Royaume-Uni.

Francis Bacon est souvent associé à l’École de Londres, un groupe d’artistes post-guerre qui a rejeté l’abstraction en faveur d’un art figuratif plus expressif. Son influence est visible dans les œuvres de nombreux artistes de ce mouvement.

Parmi les artistes britanniques modernes qui ont été influencés par Bacon, on peut citer Lucian Freud, Frank Auerbach et Paula Rego. Ces artistes ont repris certains aspects stylistiques de Bacon, tels que son utilisation audacieuse de la couleur, ses figures déformées et sa capacité à capturer l’intensité émotionnelle.

En outre, Bacon a également eu une influence considérable sur les artistes de la jeune génération britannique, tels que Damien Hirst et Jenny Saville. Ces artistes ont été fascinés par la façon dont Bacon a réussi à représenter la condition humaine dans toute sa complexité et sa brutalité.

Enfin, Francis Bacon a également joué un rôle crucial dans la réévaluation du genre du portrait dans l’art britannique moderne. En se concentrant moins sur la ressemblance physique et plus sur la capture de l’essence émotionnelle du sujet, Bacon a ouvert la voie à de nouvelles formes de représentation dans le portrait.

Francis Bacon et l’école londonienne

Francis Bacon est considéré comme l’une des figures emblématiques de l’École de Londres, un courant artistique britannique du milieu du XXe siècle. Cette école, bien qu’informelle, rassemble des artistes qui partagent une prédilection pour la représentation figurative et une approche expressive de la peinture.

Bacon, avec son style personnel marqué par l’utilisation de la couleur et la déformation expressive de la figure humaine, a profondément influencé ce mouvement artistique. Son travail a été reconnu pour sa violence et sa dramaturgie, souvent illustrées par une palette acide aux tons rouges et orangés.

Les œuvres de Bacon ont ainsi contribué à définir l’identité de l’École de Londres, lui conférant une place prépondérante sur la scène artistique internationale. Son impact sur l’art britannique dépasse toutefois le cadre de ce mouvement, son influence s’étendant à de nombreux artistes contemporains.

Influence sur les jeunes artistes britanniques contemporains

Francis Bacon a exercé une influence profonde et durable sur les jeunes artistes britanniques contemporains. Bien que ses œuvres ne fassent pas l’objet de nombreuses références documentaires, des artistes tels que Damien Hirst et Clare Shenstone ont reconnu son impact sur leur travail. Son style expressif et sa manière audacieuse de représenter la condition humaine ont ouvert de nouvelles voies d’exploration artistique. Ses tableaux, caractérisés par des déformations dramatiques et une intensité émotionnelle, ont offert aux jeunes artistes une nouvelle perspective sur l’art figuratif. En défiant les conventions, Bacon a encouragé la prochaine génération d’artistes à explorer des thématiques audacieuses et à oser repousser les limites de l’expression artistique. Sa capacité à capturer l’essence émotionnelle de ses sujets a permis de repenser le genre du portrait, offrant ainsi aux artistes contemporains une nouvelle approche de cette forme d’art.

La philosophie derrière l’art de Francis Bacon

La pensée derrière ses œuvres

L’approche artistique de Bacon repose sur l’idée que la réalité est souvent trop complexe pour être saisie par un langage logique et cohérent. Pionnier de la pensée scientifique moderne, il a développé une théorie empiriste de la connaissance et a préconisé l’observation pratique pour comprendre la nature. Il a rejeté l’accent théorique de l’aristotélisme en faveur d’une science basée sur l’expérimentation. C’est cette philosophie qui a guidé son œuvre, cherchant à capter l’essence profonde de l’humain, souvent teintée de désespoir et de solitude. Il a ainsi utilisé la peinture comme un moyen d’explorer et de révéler ce qu’il considérait comme la vérité brutale de la condition humaine.

L’interprétation de la nature dans son œuvre

La nature occupe une place centrale dans la philosophie de Bacon et donc, par extension, dans son œuvre artistique. Il considère l’homme comme un interprète de la nature. Cette perspective se reflète dans ses œuvres, où il cherche à dévoiler la vérité fondamentale de la nature humaine, souvent brutale et perturbante. Il est important de noter que la nature, pour Bacon, ne se limite pas à l’environnement physique. Il comprend également la nature intérieure de l’homme, ses émotions, ses désirs et ses peurs. Cette vision de la nature comme une entité complexe et multiforme se traduit par des œuvres qui cherchent à sonder les profondeurs de l’âme humaine.

L’œuvre la plus connue de Francis Bacon

L’œuvre la plus célèbre de Francis Bacon est sans doute “Trois études de Lucian Freud”. Il s’agit d’un triptyque, une particularité caractéristique de l’artiste. Réalisée en 1969, cette oeuvre représente Lucian Freud, un ami proche de Bacon, assis sur une chaise en bois et enfermé dans une cage. Cette représentation traduit l’interprétation très personnelle qu’avait Bacon de la condition humaine, marquée par l’isolement.

Ce tableau a marqué l’histoire de l’art moderne, non seulement par sa représentation audacieuse et intense, mais aussi par sa valeur. En effet, “Trois études de Lucian Freud” a été vendu aux enchères pour un montant record de 142,4 millions de dollars en 2013, faisant de ce triptyque le tableau le plus cher du monde à cette époque.

Francis Bacon dans la littérature et le cinéma

Francis Bacon occupe une place significative non seulement dans le monde de la peinture mais aussi dans celui de la littérature et du cinéma. Son œuvre et sa personnalité intrigantes ont inspiré une multitude d’écrivains et de réalisateurs.

Dans le domaine littéraire, des auteurs comme Milan Kundera, Michel Leiris ou Georges Bataille ont puisé dans l’œuvre de Bacon pour enrichir leurs écrits. Le roman “La nourrice de Francis Bacon” de Maylis Besserie, ou encore le roman graphique “Bacon, éclats d’une vie” de Franck Maubert et Stéphane Manel, illustrent bien cette influence.

Pour le cinéma, bien que Bacon n’ait pas directement contribué à des films, son univers et son style unique ont impacté nombre de réalisateurs. Son œuvre a également été le sujet de plusieurs documentaires et films, contribuant ainsi à une meilleure compréhension de sa démarche artistique.

Les livres sur Francis Bacon

Il existe de nombreux livres qui explorent l’œuvre et la vie de Francis Bacon, chacun apportant une perspective unique sur ce peintre exceptionnel.

• “Francis Bacon : De la Mystique à la Science” de Daniel Branco explore l’univers énigmatique de l’artiste, mettant en lumière les influences ésotériques et spirituelles potentielles dans son œuvre.
• “La Nourrice de Francis Bacon” de Maylis Besserie adopte une approche délicate pour raconter l’artiste et ses complexités.
• “Francis Bacon ou La mesure de l’excès” d’Yves Peyré offre une analyse approfondie de l’œuvre de Bacon, mettant en évidence son exploration audacieuse des limites de l’excès.
• “Francis Bacon: Entretiens” présenté par Michel Leiris, donne un aperçu incomparable de la pensée, du travail et de la vie de Bacon à travers une série d’entretiens.

Pour ceux qui souhaitent explorer le travail de Bacon à partir de ses propres écrits, les “Œuvres Complètes” de Francis Bacon sont une ressource incontournable.

Parmi les biographies, “Francis Bacon” de Philippe Dagen offre un portrait détaillé de l’artiste, mettant en lumière sa fascination pour la figure humaine et sa manière provocatrice de la représenter.

Les films sur l’artiste

La vie et l’œuvre de Francis Bacon ont été le sujet de plusieurs films, documentaires et biopics. Parmi eux, “Francis Bacon, la brutalité du réel” offre un regard intime sur l’artiste à travers un entretien avec son ami historien d’art David Sylvester. De même, “L’Énigme Francis Bacon”, un documentaire de Richard Curson Smith, explore l’impact de ses œuvres et réunit des témoignages émouvants de ses proches.

• “Love Is the Devil” est un film qui évoque la relation tragique entre Francis Bacon et George Dyer, un petit malfrat de l’East End.
• “Francis Bacon, peintre anglais” est un documentaire qui explore le studio londonien de l’artiste, où passaient amis, amants et figures excentriques qui reviendraient hanter ses toiles.
• “Francis Bacon: A Brush with Violence” est un biopic qui décrit Bacon comme un peintre de la violence.

Il est intéressant de noter que le film “Love is the Devil” réussit l’exploit d’évoquer le peintre sans montrer une seule de ses toiles.

Les expositions notables de Francis Bacon

Le parcours de Francis Bacon en tant que peintre a été ponctué par de nombreuses expositions notables, qui ont contribué à asseoir sa réputation internationale. Parmi elles, l’exposition “Bacon en toutes lettres” au Centre Pompidou à Paris a marqué l’année 2024. Cette rétrospective a mis en lumière l’influence de la littérature sur l’œuvre de Bacon, notamment à travers la lecture d’extraits d’Eschyle, Nietzsche, Bataille, Leiris, Conrad et Eliot.

En 1996, le Musée national d’art moderne a organisé la plus grande rétrospective de l’artiste depuis celles de Lugano et de la Biennale de Venise en 1993. Cette exposition réunissait quatre-vingt-huit œuvres datées de 1933 à 1990.

La Francis Bacon MB Art Foundation à Monaco est également connue pour organiser régulièrement des expositions dédiées à l’artiste, en partenariat avec des institutions locales et internationales.

Enfin, il convient de mentionner l’exposition “Francis Bacon: Books and Painting” au Centre Pompidou qui a mis en lumière les œuvres produites par Bacon lors des deux dernières décennies de sa carrière.

Les ventes aux enchères des œuvres de Francis Bacon

Les œuvres de Francis Bacon ont souvent été le centre d’attention lors des ventes aux enchères. Sa cote est particulièrement élevée, faisant de lui l’un des artistes les plus prisés sur le marché de l’art.

Sotheby’s a notamment vendu un triptyque de Bacon pour 24,3 millions de livres (27,9 millions d’euros) lors d’une vente aux enchères à Londres. Son œuvre “Oedipe et le Sphinx” a également été mise aux enchères lors de la vente “More than unique”.

Christie’s prévoit de vendre un triptyque exceptionnel de l’artiste représentant son amant, George Dyer. Il s’agit d’une œuvre rarement mise en vente, ce qui atteste de sa valeur.

Par ailleurs, la maison de ventes aux enchères Millon propose régulièrement des œuvres de Francis Bacon. En 2023, il s’est classé 16ème au classement mondial des ventes aux enchères, avec un chiffre d’affaires de 86M$US.

Enfin, des pièces de la Francis Bacon MB Art Foundation de Monaco ont été mises aux enchères à Paris pour le 30e anniversaire de la disparition du peintre.